Née en 2001 à Lunebourg et actuellement étudiante aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier Tim Eitel, Luca Becker développe une pratique centrée sur les états de latence et d’immobilité. Les scènes qu’elle compose semblent provenir d’un ailleurs mental : elles se situent souvent de nuit, dans des intérieurs calmes ou des paysages imprécis, habités d’animaux endormis, d’enfants songeurs, de créatures isolées.
Parmi les œuvres présentées, Tote Vögel (2022), Ilmenau (2024), ou Der nie geschriebene Brief (2024) manifestent une même attention au détail suspendu, au geste inachevé, à la frontière entre vie et figuration. Son rapport à la matière est subtil : couches superposées, jeux d’ombre et lumière, traitements attentifs des textures. On y perçoit l’influence d’une peinture narrative, mais allusive, où la scène est toujours à décrypter. La résonance avec la poésie de Tsvetaïeva se déploie ainsi dans un registre émotionnel commun, celui d’une intériorité à peine formulée, mais intensément perceptible.